Loi de bioéthique - Jacques FAUCHER - La Croix 2021-01-15Jacques Faucher est prêtre et médecin, délégué diocésain au monde de la santé à Bordeaux propose cette tribune à la suite de la demande des évêques d'observer quatre jours de prière et de jeûne, à l'occasion de la deuxième lecture par le Sénat de la loi relative à la bioéthique.


(...) Pour protester contre la loi relative à la bioéthique que les sénateurs examinent en 2e lecture début février, les évêques de France demandent quatre jours de jeûne et de prière pour « Que nos yeux s'ouvrent ! » Les yeux de qui ? et sur quoi ?

Oui nous allons prier et jeûner quatre jours, pour « Que nos yeux s'ouvrent » à la grandeur et la beauté, au dévouement et l'inventivité, au pluralisme et dialogue, à l'écoute et l'accompagnement de personnes en situation complexe, de soignants et d'usagers devant des dilemmes de diagnostic anténatal grave, de possibilités d'Interruption médicale de grossesse, de recours à des assistances médicales à la procréation, d'arrêt de traitement, de fins de vie difficiles.(...)

(...) Ouvrons nos yeux sur notre Église, sur toutes les pastorales de la santé, du social, des prisons, de l'enseignement, des familles, qui chaque jour accueillent, écoutent, accompagnent les personnes en situation difficile, et découvrent que l'Évangile ne passe pas d'abord par des prises de position péremptoires et clivantes, mais par un dialogue et même une remise en question de certaines positions magistérielles au nom de l'amour du frère : Fratelli tutti !Ouvrons les yeux ! Pleins d'hommes et de femmes mettent leur compétence et leur dévouement au service public de la santé, du social, de la vie ensemble (caissières, éboueurs, enseignants, artistes, etc.).(...)

paru dans "La Croix" le 15 janvier 2021 à lire ici...


photo LA CROIX / Davizro Photography - stock.adobe.com


À propos de la polémique et de la pétition concernant l'amendement ajoutant la mention de « la détresse psycho-sociale » à propos de l'IMG

22 novembre 2020
Jacques FAUCHER, prêtre et médecin
délégué diocésain au monde de la santé à Bordeaux

L'association Droit de Naître (en fait : Droit de Naître et de Vivre) diffuse un document intitulé : « Oui, je signe ma pétition ! Pas d'avortement jusqu'au 9ème mois de grossesse ! »

Le P. Jacques FAUCHER, prêtre et médecin, délégué diocésain au monde de la santé à Bordeaux en collaboration avec l'Espace Bioéthique Aquitain et le Collectif Aquitain de réflexion en Ethique Biomédicale apporte quelques précisions et éclairages pour aider au discernement.
extraits ci-dessous - intégralité de l'article ici...
(...)
1. Dans le Code de la santé Publique, le terme d'IMG n'existe pas.
(Interruption Médicale de Grossesse, et encore moins ITG : Interruption Thérapeutique de Grossesse).
2. La notion de détresse et la question du délai pour l'IVG sont présentes depuis 1975.
3. La question de la détresse psychosociale dans le cas d'IMG
4. La lecture de l'amendement n° 524
5. La lecture du compte-rendu de la discussion à l'Assemblée Nationale
6. La lecture de l'article L. 2213-1 avec la modification
7. La lecture de l'article de PUBLIC-SÉNAT (6-8 août 2020) rendant compte de la polémique
L'adoption en deuxième lecture d'un amendement demandant la prise en compte de la détresse psychosociale dans l'examen des demandes d'Interruption médicale de grossesse (IMG) a suscité une vague de réactions chez les associations pro-vie. Pour elles, il s'agit de la fin du délai de trois mois pour l'IVG... Alors même que cette disposition existe déjà dans la loi.
8. Enfin le texte de la pétition : à vous maintenant de lire et de discerner !

(...) Réflexions :
La mise en péril de la santé de la femme est surtout prise en compte dans le cadre d'une maladie somatique (cancer, maladie neuro-dégénérative, etc.). La question de la détresse psycho-sociale divise les médecins, d'autant plus que la grossesse elle-même peut révéler ou aggraver une maladie psychiatrique. Très souvent le diagnostic est fait tardivement, hors des délais de l'IVG. S'il n'est pas reconnu, les personnes, souvent fragiles et démunies, doivent partir à l'étranger.
La question est depuis longtemps soulevée par les médecins et les associations de défense des droits des femmes.
La modification apportée à l'Article L 2213-1 par le vote du 31 juillet, si elle inquiète certains, apporte une précision sur une question qui divise les médecins quant à l'évaluation du risque pour la mère et l'enfant.
D'ailleurs, en cette relecture de juillet 2020, trois amendements (524, 591, 779) allaient dans le même sens.
Le nouvel amendement qui avait été déposé officiellement n'a pas été voté en catimini ou subrepticement (même si c'était de nuit) mais en séance plénière de l'assemblée, en suivant le cours habituel, parfois long et fastidieux de l'adoption ou du rejet des amendements.
Il est possible de s'inquiéter d'une telle précision Mais pas d'y voir un complot (...) la suite ici...


lire l'article complet de Jacques Faucher du 22/11/2020 sur l'amendement à la loi de bioéthique ici...