Michel Serres généralise le théorème d'Archimède
"Eurêka ! j'ai trouvé la force verticale qui lève le corps roulé dans l'eau, crie-t-il. Mais quelle puissance le pousse de plus hors de l'eau, verticalement toujours ? Eurêka ! dis-je à mon tour, car voici le théorème d'Archimède généralisé : tout corps loyalement plongé dans la vie authentique et dans l'apprentissage courageux et direct reçoit d'eux une force égale à ce corps et dirigée de bas en haut, verticale, vers la découverte. Parmi le tournis et le vertige, nous ne trouvons rien que nus. Soulevés de joie.
Qui expérimente ? Le corps. Qui invente ? Lui. Et qui flotte, court et vole, en ivresse archangélique lorsque l'intuition bienheureuse le baigne et le fait léviter ? Le corps, oui, le corps encore. Nu. Confite en logique et en mémoire, toutes deux machinales - laissez-les donc aux machines -, l'intelligence reste bête et lourde sans lui, ailé.
Ascension : il vient d'appareiller.
Jean-Loup invite à écouter Dieu nous parler.
Joie de la poussée qui fait se dresser le corps du petit homme, debout ! Joie d'être sans cesse en ascension ; à tout âge et quels que soient nos incidents de parcours. Joie d'émerger du confinement, de guérir du virus. Courage pour remonter les pentes où nous a fait glisser la pandémie.
Mais, au bout du compte, vers quel sommet grimpes-tu, homme ? De qui vient la force qui te fait repartir quand tu t'étais trompé de sentier ou quand il semble s'éloigner ? Attention, ne te laisse pas voler l'espérance ! Ose croire à l'aventure que nous ouvre Jésus, en son corps de gloire. Il ne s'évade pas. Il ne te plante pas en route. Il t'offre sa propre force. Ecoute-le parler à ton cœur. Le premier-né nous prépare au monde qui vient, en nous plongeant loyalement avec lui dans ce monde qui passe.
Entré dans la gloire, Jésus nous trace le chemin Et nous conduit vers le matin De sa victoire. R/Mais l'amour seul est puissance, Mystère découvert Aux yeux de l'espérance. Vêtu de lumière, Il transfigure pour toujours Le fils prodigue de retour Auprès du Père. Ouverte est la porte, En sa demeure il nous reçoit, Dans son offrande, vers la joie, Ses mains nous portent. Soleil de justice, Il fait mûrir tout l'univers, Et son Esprit, dans nos déserts, Est source vive.
La Force soit avec vous !
Cher Théophile, dans mon premier livre j'ai parlé de tout ce que Jésus a fait et enseigné depuis le moment où il commença, jusqu'au jour où il fut enlevé au ciel, après avoir, par l'Esprit Saint, donné ses instructions aux Apôtres qu'il avait choisis. C'est à eux qu'il s'est présenté vivant après sa Passion ; il leur en a donné bien des preuves, puisque, pendant quarante jours, il leur est apparu et leur a parlé du royaume de Dieu. Au cours d'un repas qu'il prenait avec eux, il leur donna l'ordre de ne pas quitter Jérusalem, mais d'y attendre que s'accomplisse la promesse du Père. Il déclara : « Cette promesse, vous l'avez entendue de ma bouche : alors que Jean a baptisé avec l'eau, vous, c'est dans l'Esprit Saint que vous serez baptisés d'ici peu de jours. » Ainsi réunis, les Apôtres l'interrogeaient : « Seigneur, est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir le royaume pour Israël ? » Jésus leur répondit : « Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre. » Après ces paroles, tandis que les Apôtres le regardaient, il s'éleva, et une nuée vint le soustraire à leurs yeux. Et comme ils fixaient encore le ciel où Jésus s'en allait, voici que, devant eux, se tenaient deux hommes en vêtements blancs, qui leur dirent : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d'auprès de vous, viendra de la même manière que vous l'avez vu s'en aller vers le ciel. »
Mon ascension du Dec de Lurs (Jean)
Je me souviens, petit montagnard solitaire, de cette ascension du Dec de Lhurs (2176 m et 1300 m de dénivelé). C'était précisément le jour de l'ascension c'est-à-dire après le carême et Pâques. A l'instar de la nature qui perd ses feuilles mortes pour renaitre avec des ramures vertes,j'ai tenté pendant les quarante jours du carêmede me libérer de ma vielle peau pour devenir un être nouveau. Puis, après Pâques, j'ai imaginé pendant encore quarante jours suivre, sur son chemin,le Ressuscité.
Dans la vallée d'Aspe, je commence, à pas lents, le parcours rocailleux. Monsac à dos trop chargé, encombré d'objets inutiles, représente le tohu-bohu des peurs, faiblesses, lâchetés, paresses et autres handicaps. Dans le dernier petit bois, avant d'atteindre les paysages minéraux, un coq de bruyère s'envole. Son vol lourd et bruyant me fait sursauter. Tous les deuxsurpris, nos cœurs vibrent à l'unisson.
En ce jeudi, que la montée est rude ! Parti depuis plus de trois heures mes forces s'amenuisent. Chaque ressaut de la montagne cachant l'horizon laisse espérer la fin du parcours. Chaque fois, il n'en est rien. Enfin, loin encore, le pic attendu perce les derniers brouillards de chaleur. Le corps et l'esprit entrent en communion. Une vigueur nouvelle me gagne. Le lac en contrebas devient plus petit. Encore dix mètres ! Me voilà dans une sorte d'extase. Ai-je dérangé l'équilibre de la nature ? Une surprise m'attend au sommet. Deux gypaètes barbus tournoient au-dessus de ma tête. Leurs ailes géantes planent dans l'air ascendant. A un jet de pierre, centrés sur ma tête, ils décrivent plusieurs cercles tout en portant un regard inquisiteur. Ils ne sont qu'à quelques mètres et pendant plusieurs secondes, telle une éternité, une crainte m'envahit. Sans battement d'ailes, en quelques instants, ils atteignent au loin les aiguilles d'Ansabères.
La majesté du vol, la beauté de la nature, l'immensité du ciel, l'effort de l'ascension engagent mon esprit dans une confiance inébranlable envers le Créateur. M'a-t-il encouragé sur le chemin ? Est-ce toujours un chemin abrupt qui nous conduit vers les cieux ? Le Christ est le chemin, chemin ascensionnel, chemin qui, si on le prend, acte la Gloire de Dieu. Sur ce sommet, hors du temps, dans une présence à la fois intérieure et universelle, je crois au Christ ressuscité et nomme Éternité une espérance indicible et mystérieuse. Comme une allégorie du Christ, j'imagine les deux grands rapaces, de 3 mètres d'envergure, à mes yeux disparus, et j'entends Ses mots : « Je m'en vais vous préparer une place ».
Commentaire de Jacques
Commentaire de Victor (école primaire)
Léopold (6°) - Actes des apôtres
Tous les peuples, battez des mains,
acclamez Dieu par vos cris de joie !
Car le Seigneur est le Très-Haut, le redoutable,
le grand roi sur toute la terre.
Dieu s'élève parmi les ovations,
le Seigneur, aux éclats du cor.
Sonnez pour notre Dieu, sonnez,
Sonnez pour notre roi, sonnez !
Car Dieu est le roi de la terre :
que vos musiques l'annoncent !
Il règne, Dieu, sur les païens,
Dieu est assis sur son trône sacré.
Commentaire de Julia-Amélie
La force mise en œuvre quand le Père a ressuscité le Christ
Frères, que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père dans sa gloire, vous donne un esprit de sagesse qui vous le révèle et vous le fasse vraiment connaître. Qu'il ouvre à sa lumière les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez quelle espérance vous ouvre son appel, la gloire sans prix de l'héritage que vous partagez avec les fidèles, et quelle puissance incomparable il déploie pour nous, les croyants : c'est l'énergie, la force, la vigueur qu'il a mise en œuvre dans le Christ quand il l'a ressuscité d'entre les morts et qu'il l'a fait asseoir à sa droite dans les cieux. Il l'a établi au-dessus de tout être céleste : Principauté, Souveraineté, Puissance et Domination, au-dessus de tout nom que l'on puisse nommer, non seulement dans le monde présent mais aussi dans le monde à venir. Il a tout mis sous ses pieds et, le plaçant plus haut que tout, il a fait de lui la tête de l'Église qui est son corps, et l'Église, c'est l'accomplissement total du Christ, lui que Dieu comble totalement de sa plénitude
Commentaire de Delphine
L'Ascension.
La montée, donc. S'élever, prendre de la hauteur... Mais quel est mon moteur, où se situe mon ascenseur?
Je tenterai donc une photographie "grand angle"; Nous venons de vivre une expérience qui a bousculé nos repères: moins de rythme imposé, moins de travail, plus de temps... mais nous avons gardé solidement certains appuis bien ancrés. Cette période nous aura permis de découvrir, ou de mieux savourer, nos invariants: quels sont nos repères stables, ceux sur lesquels nous avons fondé notre vie au cours de cette période? Je dirai la famille, d'abord: C'est à eux que nous avons pensé en premier... c'est avec eux que nous nous sommes confinés, ce sont eux qui nous ont sollicités et fait lever le matin. Ceux sont ceux qui nous manquent. Je dirai l'autre, ensuite: Celui vers qui nous nous sommes tournés quand il nous a semblé essentiel de prendre soin de l'autre: le malade, la personne âgée, le voisin...
Et évidemment le Christ: C'est lui le lien, c'est lui l'essentiel, la fondation, le socle... et le moteur. Quand le visible devient l'invisible, quand le prévisible devient imprévisible, quand on ne peut plus planifier ou se projeter... il faut avoir CONFIANCE! Mon Ascension sera donc celle de la confiance et de l'espérance.
En ce temps-là, les onze disciples s'en allèrent en Galilée,
à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre.
Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes.
Jésus s'approcha d'eux et leur adressa ces paroles :
« Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre.
Allez ! De toutes les nations faites des disciples :
baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit,
apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé.
Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde. »
Dialogue de François-Xavier et Jean-Loup - Que la force soit avec toi
Jean-loup. Les textes du jour t'ont fait penser à la fameuse saga Star Wars (La guerre des étoiles) ?
Francois-Xavier Oui. Ils forment un récit anticipant la fiction de Georges Lucas (on voit d'où il a tiré son inspiration) tant le mouvement en trois temps reliant ces trois textes lui ressemble.
- Premier temps, les Disciples /Apôtres sont encore dans le désir inquiet de maîtrise du lendemain, la peur et le doute, le questionnement
JL Ce dont témoigne leur question à Jésus : Est-ce maintenant que tu vas restaurer le royauté en Israël ?
FX C'est ça. Et le Maître/Jésus les fait taire. (il ne vous appartient pas de connaitre). Comme s'il fallait les libérer de leur souci de tout maîtriser, de leurs peurs et de leur doute, et les réorienter. Dans la période de pandémie, qui suit les soubresauts sociaux et climatiques que nous connaissons, ça parle !
- Second temps : Jésus dit aux Apôtres : « Vous allez recevoir une force ». C'est cela qui m'a fait penser à célèbre phrase de Star Wars « que la Force soit avec toi ». La fiction met en scène une énergie vitale, qui se transmet de maître à disciple, permettant à qui la reçoit de guider le monde vers l'équilibre et l'harmonie. Or Dieu, créant l'homme à son image et à sa ressemblance, lui transmet une énergie vitale, ce souffle que Jésus promet à nouveau.
JL On peut alors se poser la question : de quelle nature est cette force, ce souffle, si le don qui en a été fait dès la création a besoin d'être renouvelé par Jésus ?
FX - Troisième temps : élévation. Suprise, à la différence de Star Wars, pas d'effets spéciaux dans cette transmission : pas de spectacle dans le texte biblique. Est-ce un effacement de Jésus ? Se retire-t-il pour laisser ceux qui ont reçu la force, s'affirmer, s'accomplir, faire leur job, qui est celui de faire avancer le monde vers l'équilibre et l'harmonie ? Je crois que, comme Jésus ressuscité, accompli, s'élève vers le Père, il faut que ma vie aille à sa plénitude pour que j'aille vers le Père.
JL Je remarque que revient souvent dans ce que tu dis : énergie vitale, accomplissement, élévation, affirmation de soi. Et ça me rappelle ce que dit Saint Irénée : la gloire de Dieu, c'est l'homme vivant ». Ça respire la santé. Faut-il pour cela que Dieu disparaisse pour faire de l'homme son égal ? Je crois plutôt que l'accomplissement de l'homme se fait dans une relation de réciprocité. On ne s'approprie pas la force de l'Esprit. C'est un don qu'on ne cesse de recevoir. La relation entre Jésus et son Père, dans cet Esprit, précisément, en témoigne.
De fait le job, la mission des Apôtres, d'après les textes, sera d'attendre, de désirer, d'accueillir cette force pour être les témoins de Jésus, mort, ressuscité, élevé auprès du Père. L'horizon de leur mission dépasse les limites de ce monde qui passe. L'espace se dilate quand Jésus s'élève. Les croyants osent-ils se laisser ainsi libérer du huis clos de leur monde ?
FX Star Wars donne aussi cette impression d'espace illimité.
JL En s'élevant ainsi, vers quelqu'un qu'il appelle le Père, Jésus nous signifie que l'harmonie dans ce monde - certes désirable et dans laquelle il est bon de s'engager - n'est pas le but ultime de la vie humaine. Nous sommes appelés à naître à un monde nouveau. Et notre corps est en gestation dans ce monde provisoire. De plus Jésus, dans l'Évangile dit, alors même qu'il s'élève au ciel : « Je suis avec vous jusqu'à l'accomplissement de l'ère ».
Il s'agit donc de témoigner de ce parcours qui inclut la mort et même s'accomplit dans la mort (devenue l'expression du don de la vie) pour se laisser attirer par la force ascenscionnelle qui nous engendre au monde nouveau en Dieu.
FX Où vais-je quand je meurs ? Qu'est-ce que ça donne quand je m'accomplis ? Nous sommes terre à terre ! Ai-je la foi ?
JL Je partage ces questions. C'est pourquoi nous attendons de tout notre désir cette force de l'Esprit, qui seule peut nous ouvrir à ce qui nous fait vivre en plénitude.
FX C'est le binome Ascension Pentecôte. Ça monte (Jésus) et ça descend (l'Esprit). La cheminée de l'ascension va plus haut que le sommet d'une montagne. Elle nous attire vers le haut en nous envoyant un souffle rafraîchissant.
O Seigneur, envoie ton Esprit, qui renouvelle la face de la terre !
En ce moment de crise inattendue que vit l'humanité, sur la planète entière mais aussi à Saint-Augustin, notre vulnérabilité peut être source d'imagination pour inventer de nouvelles formes de solidarité.
Seigneur, fais de notre fragilité une force pour plus de fraternité.
Monté au ciel, Seigneur, tu nous envoie ton Esprit. Séparés de toi doublement, par la privation de communion à ton eucharistie, nous en avons besoin plus que jamais,
Seigneur, que nos coupes et nos cœurs débordent de cet Esprit, pour réinventer en Église - ce corps qui te représente ici-bas - une manière nouvelle de te célébrer.
Merci pour les idées que tu inspireras à chacun, la créativité qui naitra dans son cœur, pour rendre cela possible à nouveau.
Nous avons hâte de te recevoir à la Pentecôte. Tu comprends notre hâte, j'en suis sûre.
Ajoutez vos propres intentions !
voir la partition
Jésus tu montes au ciel Tu nous envoie ton Esprit
Seigneur Emmanuel ta mission est accomplie
Jésus tu nous envoies par les chemins et les monts
Témoins de ta joie proclamer ton nom
R1-2 Ta Bonne Nouvelle nous l'annonçons
L'Esprit nous appelle parmi les nations
Que ton Évangile résonne en écho
À travers les villles par monts et par vaux.
Jésus tu nous apprends à aimer notre prochain
Qu'il soit juif ou païen, romain ou samaritain
Jésus tu nous invites à nous rendre au bout du monde
Enseigner ta parole partout à la ronde
Jésus tu monts au ciel. Tu nous montres le chemin
Mais tu restes avec nous par l'action de l'Esprit Saint
Répandons le baptême pour le pardon des péchés
Annonçons le royaume de l'éternité
R3 Ta Bonne Nouvelle nous la redirons
Pour qu'on se rappelle ta résurrection
Que dans nos cœurs croisse une fleur d'amour
Une foi tenace partout et toujours.
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